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Le livre en noir
25 mars 2006

Intermède.

Ma réponse à un premier commentaire intelligent sur ce blog :

des conseils, bon
Je vais vous parler franchement, vous allez me détester mais vous aurez tort, parce qu'il faut bien vous aider, et la franchise peut seule le faire.

Allez, j'y vais

la lecture de vos textes est rendue difficile, voire insupportable (si,si) par le mauvais emploi des temps du récit (le passé simple est strictement inadapté aux scène d'angoisse, par exemple. Si vous voulez faire monter un suspense, employez plutôt, de préférence, l'imparfait ou mieux le présent).

Vos fautes d'ortographe sont inexcusables, même pour un écrivain "en herbe" :

heures de conduite qu'il avait accumulé

"es" !

étincellants

un seul "l" !!

noirçis

enfin, le "c" devant i ou e ne prend PAS de cédille !

mais le pire, c'est la sur accumulation, l'utilisation systématique de "clichés". Croyez vraiment à ces "puissants coups de tonnerre qui font trembler les maisons" (!? Vous avez déjà vu ça, vous ?) "ces éclats de verre qui éclatent au sol en fragments éticelants", enfin, il n'y a pas une seule phrase qui ne soit emphatique, exagérée, pleine d'expressions toutes faites et de lieux communs.

Je crois que vous avez des "visions" toutes personnelles, intéressantes, que vous avez envie de traduire en mots. Votre initiative est louable, et je vous encourage à persévérer. Néanmoins, il vous faut ABSOLUMENT :

- lire au moins un livre par jour, et un livre digne de ce nom, n'est-ce pas. Pas du Coelho ou des bouquins de SF. Plongez-vous hardiment dans la littérature française du 19è siècle : tout vient de là, finalement, et vous pouvez lire sans trop de difficulté Zola, Maupassant, Stendhal, voire Balzac. Et surtout Hugo !
- apprendre l'orthographe. Que diriez-vous d'un garagiste qui confondrait un tournevis et une clé à molette, d'un cuisinier confondant les carottes et les pommes de terre ? La moindre des politesses vis-à-vis de vos éventuels lecteurs, c'est de vous corriger. Il existe des programmes informatiques pour cela, et je suis sûre que, dans votre entourage, une vieille dame ou un vieux monsieur pourrait vous rendre ce service !
- essayez systématiquement de trouver des "mots à vous", pour traduire vos émotions. Ne vous lancez pas dans les phrases toutes faites ! Au besoin, décrivez minutieusement les phénomènes physiques, sans aucun adjectif qualificatif. Si vous tremblez, mieux vaut écrire "ma peau se contracte et mes poils se hérissent" plutôt que "je devins vert de peur"
- tenez bon et continuez d'écrire !

Tout d'abord, j'ai bondi de ma chaise en proférant pas mal de noms d'oiseaux, puis j'ai relu tout ça attentivement. Et je pense que d'autres peuvent penser les mêmes choses. Il est donc temps que je mette tout ça au point, et non pas démontrer par l'inverse que je cherche à avoir raison contre tout le monde, mais que tout ce qui hérisse cette personne, c'est tout simplement ma façon d'écrire.

Tout d'abord, concernant l'emploi des temps du récit. Je refuse de respecter les règles que mes profs m'ont inculqués de force dans ma jeunesse. Je préfère décider par moi-même quel temps je vais utiliser, pour une scène ou une autre. Dites-vous bien que les quelques textes que vous trouverez içi ne sont que la partie émergée de l'iceberg, et qu'on ne peut pas juger sur si peu d'éléments. Je suis l'heureux père de trois longs romans, de deux recueils de nouvelles, le quatrième bouquin est en cours d'élaboration, et je ne compte plus tout les projets que j'ai avortés. Ca fait pas loin de quinze ans que j'écris, et j'ai bien contribué à la déforestation avec tout le papier que j'ai bouffé. Les temps du récit, j'utilise très couramment le passé simple, je passe souvent au présent, justement pour des scènes d'angoisse, et parfois même au futur, tout cela dans le but de créer des effets quand je juge que ça aura un impact. Içi, ça n'apparait pas, mais soyez-sûre que je sais les utiliser, je crois, à bon escient. Mais c'est à moi et moi seul de décider quand et comment. Après, on aime ou on aime pas, et je conçois très bien que cela puisse dérouter.

Au sujet des fautes, mea culpa. C'est vrai que j'en fais à la pelle, et j'ai pas toujours le temps et l'envie de me corriger. Ca pourrait être pire, allez faire un tour sur les autres blogs, vous verrez...

Les "clichés"... on attaque là un sujet épineux. Oui, j'en use et en abuse. Oui, je les accumule. Oui, je préfère dire que "les éclats de verre se brisent au sol en fragments scintillants" plutot que tout simplement "le verre tombe et se casse". Et le pire, c'est que j'aime ça. Je trouve que c'est plus joli. J'aime bien. Je kiffe. Si vous trouvez que tout ça c'est vraiment des clichés et des lieux communs, indiquez-moi où vous les avez déjà lus, parce que ça veut dire que d'autres écrivains font comme moi, et je vais aimer leurs bouquins. Je sais faire des phrases simples. Quand une scène doit avancer vite, je fais des phrases simples. Quand je veux installer une ambiance, j'y vais avec tout mon arsenal. Puisque c'est "la femme de sa mort que vous commentez, je suppose que vous avez dû voir que l'histoire entière n'est qu'une gigantesque succession d'ambiances. J'ai voulu écrire une histoire d'amour triste, et je juge en mon âme et conscience que tout ces "clichés" sont nécessaires. Encore une fois, on aime ou on aime pas. Il est possible aussi que je m'emballe un peu trop, je le reconnais.

Pour les conseils, lire beaucoup, c'était pas la peine de me le dire. Quand j'étais ado, je passais mon temps libre à la bibliothèque au lieu de courir derrière les filles, et ça m'a fait rater pas mal de choses. Les auteurs classiques, ça me gonfle. On se glorifie de les avoir dans notre pays, on se gargarise de leurs oeuvres, et finalement, on reste bloqués vers cet héritage. Moi j'aime pas. Quand quelqu'un veut faire quelque chose de différent, on crie alors au scandale. Tout vient de là, certes, et même s'ils écrivent mieux que je ne le ferai jamais, je trouve ça chiant. Je préfère mille fois lire un bouquin de science-fiction un peu hésitant, mais imaginatif, qu'un long roman fleuve classique. Mes maitres, ce ne sont pas Zola ou Hugo, c'est Stephen King, Tolkien et Bernard Werber. Les deux premiers, ils accumulent aussi les "clichés" et les longues phrases avec tout plein de mots inutiles, mais qui font leur effet. Très sincèrement, j'ai des références personnelles, des goûts à moi, et je ne peux pas en sortir. Je ne serais jamais du calibre des grands auteurs classiques. Je serais peut-être toute ma vie un auteur de roman de gare (tiens, encore un cliché), mais au moins, j'aurais écrit ce que j'aime, à ma manière. Je reste honnête avec moi-même.
Pour l'orthographe, voir plus haut.
Pour trouver "mes mots à moi", lisez entre les lignes, vous verrez où je veux en venir. Quand j'écris, je sais exactement quel effet je veux donner. Mais il n'est pas toujours aisé de me suivre. Encore une fois, on aime ou on n'aime pas.

Pour résumer, n'oubliez jamais que tout ce que vous lirez içi n'est qu'une toute petite part de mon travail, et je le reconnais, pas la meilleure. Ces petits textes sont plus des entrainements pour mes plus gros travaux que du véritable ouvrage. C'est plus quelques griffonages de peintre que la Joconde. Quand je les recopie sur le blog, je me dis souvent "houla, t'étais pas en forme quand t'as écrit ça". Vous me direz alors pourquoi je ne les arrange pas ? C'est justement ça l'interêt. Si des lecteurs apprécient ces textes sur lesquels j'ai passé peu de temps, je suppose qu'ils adoreront mes "vrais" travaux. Si les lecteurs n'aiment pas, soit ils n'aimeront jamais tout ce que je peux faire, soit ils seront agréablement surpris. Mais quelles que soient les circonstances, j'écrirais toujours comme je l'entends. Je ne peux pas faire autrement, c'est en moi. Un guitariste de heavy-métal ne peut pas jouer du bal musette. Moi c'est pareil.
Après, j'accepte les critiques, bonnes ou mauvaises, même celles qui pouraient m'énerver. Parfois, je me rends compte que c'est bien vu, parfois je me défends bec et ongle, mais je les garde dans un coin de ma tête, comme aujourd'hui. Essayons, si vous le voulez bien, d'aller un peu plus loin, laissez-moi vous emmener avec mon style et mes "clichés" dans d'autres histoires, d'autres ambiances. Et après, on verra ce qu'on peut faire, mais je crois qu'il est encore un peu tôt pour m'enterrer.

Voiçi un petit résumé de ce qui vous attend :
Cirque, en cours d'écriture. Un drôle de texte un peu barré. Il n'y a pas de message caché, pas de morale, pas de critique de la société. Juste un petit délire.
Homo mortis : une histoire de morts-vivants. Pas terrible si vous voulez mon avis.
Machines diaboliques : une histoire d'horreur digne des gros nanards américains.
La confession noire : encore un petit délire, une curiosité.
Sur le toit : une histoire contemporaine et réaliste, sans monstres ni fantômes. Mais rien de transcendant, et pourtant, c'est l'une de celle qui s'accordera le plus au goûts du grand public.
Boucherie & Les façons de tuer : deux textes absolument monstrueux et limite à censurer.
Le fou : hum, passons.
La vierge et le puceau : une histoire porno, carrément, bien pleine de "clichés".
Les voleurs de corps : une histoire d'horreur, encore une.
Finir de vivre : euh... disons de la poésie ? En ayant l'esprit large...
Le grand jeu : typique de mes goüts, une histoire fantastique ( le genre, pas le qualificatif)

Bref, des nouvelles sur lesquelles je suis moi-même très critique, mais qui ont au moins le mérite de fixer un peu les limites de mon style et de mon imaginaire. Donc, encore et pour la dernière fois, on aime ou on n'aime pas. Si vous aimez, suivez-moi hors de ce blog, où vous aurez de bien meilleures histoires, sur lesquelles je travaille depuis de longues années. Si vous n'aimez pas, fuyez-moi, car je vais vous ennuyer pendant longtemps.

Bref, merci pour ce commentaire et vos conseils, même si je ne vais pas forcément les suivre. J'en attends d'autres, le plus possible. Pas pour améliorer les histoires qu'il y a içi, mais les autres, celles que je garde précieusement sur un coin de mon bureau. Pour finir, une petite mise au point. Je ne suis pas un Ecrivain, même si c'est plus facile pour me définir. Non, je raconte des histoires, à ma manière, et je le fais honnêtement, ce qui signifie que je ne cherche pas à plaire au plus grand nombre ou à me faire passer pour ce que je ne suis pas.

Cordialement,

Mellyann.


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